Arguant des économies réalisées cette année sur le Compte personnel de formation (CPF), le ministre du Travail, Olivier DUSSOPT, estime qu'il n'y a pas d'urgence à publier le décret d'application concernant l'instauration d'un reste à charge.
Il avait été instauré par un amendement du gouvernement au projet de budget 2023 en décembre dernier mais son décret d'application n'est toujours pas paru. La mise en oeuvre concrète du reste à charge pour tout achat via son compte personnel de formation (CPF), poussée par Elisabeth BORNE avec le soutien de Bercy n'est pas pour demain.
Le ministre du Travail, Olivier DUSSOPT, l'a annoncé jeudi dernier dans une interview à L'opinion. Grâce au nettoyage du catalogue des formations, à la lutte contre les fraudes et à la sécurisation du portail d'inscriptions, le CPF devrait finalement coûter un peu plus de 2 milliards d'euros en 2023, soit 400 millions d'euros de moins que prévu initialement, a-t-il déclaré. L'idée est toujours à l'étude, a-t-il ajouté, mais sans fixer aucune échéance.
L'affaire était mal engagée
Le projet de budget 2023 de France compétences prévoyait 2, 37 milliards pour le CPF, déjà en diminution de 385 millions par rapport à 2022. Le gouvernement s'était défendu de rechercher avant tout un source d'économie. Mais celle-ci rend maintenant le sujet "moins urgent".
De toute façon, l'affaire était mal engagée. Le rédaction de l'article de loi pose un problème car tous les cas où l'employeur contribue au financement de la formation devraient être exonérés du reste à charge et certains ont été oubliés.
En outre, les achats "plaisir" de formation que le gouvernement affirmait vouloir limiter sont en réalité minoritaire, a montré une étude de la Direction de la recherche du ministère du Travail (DARES) publiée en février dernier. Selon celle-ci, huit formations sur dix affichent au moins un objectif professionnel : améliorer ses perspectives de carrières pour un tiers des titulaires qui ont mobilisé leur compte, se reconvertir pour un quart ou encore créer ou reprendre une entreprise pour un cinquième.
Source : Les Echos