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E-Learning 2024 : 10 tendances à surveiller

Publié le 12 Février 2024, 17:46pm

Catégories : #Formation, #innovation pédagogique

E-Learning 2024 : 10 tendances à surveiller

Chaque année, l'Association AFFEN propose une cartographie des tendances à surveiller dans l'EdTech. Cette cartographie a pour vocation de permettre à chacun de pouvoir tracer son propre chemin pédagogique, construire son territoire apprenant. Le E-Learning a plus de 40 ans d'expérience : quelles sont les nouvelles tendances 2024 qui pourraient faire bouger les choses durablement ?

ChatGPT apprenant

ChatGPT est apparu pour le grand public en novembre 2022, avec en deux mois plus de 100 millions d'utilisateurs. Du jamais vu. Les LLM (Large Langage Modeles) pour beaucoup sont une deep tech, une technologie de rupture comme le smartphone ou le Web à leur époque. Le Cabinet Gartner considère que d'ici à 2026, 80% des entreprises vont utiliser ChatGPT, contre 5% en 2023. Un véritable agent conversationnel qui ouvre à une nouvelle collaboration homme-machine.

Deux évolutions à surveiller : l'alignement du modèle, autrement dit la gestion des erreurs statistiques avec une contextualisation plus importante. Et le développement du multicanal avec l'image, la vidéo, le podcast et surtout l'interface de la voix pour les prompts. Un formateur seul peut générer tout un écosystème apprenant mais aussi un apprenant peut apprendre avec ChatGPT. Une innovation majeure.

Les écosystèmes apprenants

En lien avec le point précédent, les écosystèmes apprenants proposent des supports nouveaux pour se former avec par exemple, la montée en puissance du podcast depuis 2021 dans le mix pédagogique. Marshall McLuhan l'avait dit "le message est le médium", chaque média a sa propre grammaire et sa spécificité. Reste à construire la cohérence de l'ensemble pour faire pédagogie.

John Sweller avait, dès les années 80, montré que le fait de décliner un message sur différents média renforçait tout à la fois l'impact et la mémorisation du message. La formation construit une pédagogie multicanale et crosscanal. Mais l'écosystème va plus loin avec la montée en puissance de l'apprenant et des pratiques nouvelles comme apprenant first ou Learner Generated Content (LGC).

Les communautés apprenantes

Les communautés apprenantes sont la clé de voûte de l'apprendre ensemble asynchrone, chacun apprend à son rythme et garde le lien ensemble, une nouvelle liberté pour les apprenants. La communauté peut être dynamisée par l'introduction de moment synchrone qui permet d'enrichir le programme avec des événements ou tout simplement organiser des groupes de partages.

Le travail du Learner Community Manager est indispensable pour animer une communauté. Animer, étymologiquement donner de la vie, incarné par la formation. Il est le maître du temps pour organiser le déroulé pédagogique et de veilleur à l'engagement de l'apprenant. L'engagement est au coeur de la fidélisation et la fidélisation est une innovation du 21ème siècle, incarner la relation apprenante.

Les pédagogies immersives

Meta a changé de nom depuis deux ans pour montrer son engagement dans l'immersif. Il s'st donné cinq ans pour changer le monde. La nouveauté viendra peut être du Vision Pro d'Apple qui sortira cette année en France et qui se propose d'être un ordinateur spatialisé, un ordinateur dans le casque. Si la promesse est tenue, cela créerait un usage qui socialisera la technologie et ouvrira un chantier des pratiques formatives. Tout reste à faire.

L'immersivité est intéressante pour faire des formations hors normes comme la gestion de crise d'une centrale nucléaire mais rien de disruptif. Les simulateurs existent depuis les années 80. La nouveauté viendra de la démocratisation de l'immersif dans le monde de la formation avec la création de contenus originaux massifs. On peut rappeler que le parc de casque en France est d'environ 1,5 millions pour une population active de 30 millions.

L'IoT ou l'internet des objets (Internet of Things)

Il existe plus de 15 milliards d'objets connectés dans le monde (pour une population de 8 milliards), les wearables ne prennent pas en compte les smartphones pour mettre en lumière le phénomène de l'IoT. Il s'agit de capteurs comme les montres connectées, les bracelets, les circles, etc. Par exemple, Samsung lance en 2024, le Galaxy Ring, une bague qui tracke la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la température.

La e-santé fait son entrée en formation puisqu'elle permet à chaque apprenant d'avoir un système d'évaluation de ses propres indicateurs (quantify-self) comme par exemple, le niveau de stress. Toutes les politiques de QVCT ou de Soft Skills trouvent, avec le E-Learning, un levier pour définir des objectifs pédagogiques et surtout d'assurer le pilotage par l'apprenant. La France est très présente dans ce domaine.

L'automatisation des process

L'intelligence artificielle permet une automatisation des process de la formation. On savait qu'il existait des bots vocaux qui étaient capables d'informer les stagiaires des dates possibles de formation et de bloquer les dates sur l'agenda, voire même d'envoyer la convocation, aujourd'hui avec l'IA générative, l'agent conversationnel peut comprendre beaucoup plus de situation et toujours avec élégance.

L'IA est capable de gérer l'administratif mais aussi répondre à un appel d'offres, construire un programme qui tienne compte des spécificités de la demande, construire un argumentaire marketing voie même les supports projets, etc. La supervision humaine est encore indispensable mais cela permet de développer la créativité. Un vrai levier de performance et d'innovation en formation.

L'ingénierie des plateformes

Les plateformes numériques sont des espaces de rangement pour des produits apprenants mais avec le phénomène de scalabilité qui permet d'utiliser et de réutiliser quasiment à l'infini un même grain de formation et si l'on rajoute des usages comme le Learning Generated Content, la masse d'information nécessite un traitement numérique. Copilot ou MerlinIA sont des aides appréciables.

Mais l'innovation des plateformes vient de l'analyse des learning datas. Sortir du traditionnel LSAT généraliste pour faire une analyse plus fine et permettre tout à la fois de construire des indicateurs d'impact, mais surtout de prédictibilité des besoins de l'apprenant. La plateforme n'est pas un diffuseur de formation mais un outil d'écoute de l'apprenant. Apprenant first. Reste à construire les politiques de social scoring de la plateforme.

L'érotisation du E-Learning

Le E-Learning souffre d'un défaut de jeunesse. En 1981, elle laisse l'apprenant seul face à la machine avec une motivation qu'il doit trouver seul. Or la motivation est sociale, c'est à la société de faire marketing, de donner envie du produit de formation. Cela se traduit par le développement de Learner eXperiences (LX), L'effet "Waouh", développer une pédagogie de l'émotion pour favoriser l'engagement numérique. Emotion et motivation : même racine.

Le marketing n'est pas que de l'offre, c'est aussi un marketing de la demande et les apprenants veulent être acteur. Ivan Illich dit même "auteur" de leur formation. Faire un hackathon intercontinental ne peut se faire que numériquement. Le marketing doit mettre en place des indicateurs de suivi de performance, non pas centrés sur les experts mais sur les apprenants et ainsi décentrer la formation.

La pairagogie

La pairagogie est née avec Howard Rheingold en 2011, une pédagogie de pair à pair, redonner la main aux apprenants. Elle s'inscrit dans l'émergence d'un nouveau paradigme : "Les foules intelligentes" et "La sagesse des foules", remettre l'apprenant au centre de la formation, en faire un créateur de formation (organiser le Bottom Up des apprenants).

Il existe deux tendances : l'intelligence collective qui permet de réunir ponctuellement des individus autour d'un problématique et par interaction, construire des solutions et ceux qui comme Mehdi Moussaid, avec sa notion de fouloscopie, qu'il existe autre chose que la seule résolution fonctionnelle de problème, une autre façon de faire sens et d'enthousiasmer les apprenants avec d'autres déterminants.

L'impact carbone de l'Edtech

La montée en puissance de l'impératif durable tuche la formation avec la volonté de connaître l'impact écologique de ses pratiques et la volonté de prendre sa part dans ce mouvement sociétal. L'ADEME, agence gouvernementale pour la transition écologique, montre que c'est dans le choix du matériel que réside l'essentiel des économies avec, par exemple, la proposition du reconditionnement.

La formation peut calculer l'impact carbone du présentiel (transport des stagiaires, hébergement, formation, etc.) par rapport au distanciel (choix matériel etc.) ou des différents supports choisis, la vidéo streaming est beaucoup plus chronophage qu'un podcast audio téléchargé. Les nouveaux usages écoresponsables sont à construire en formation. L'empreinte carbone n'est qu'un des éléments de la durabilité.

 

Source : Association AFFEN

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